Henri Montassier
Henri Montassier, fils de Marthe Fauche et d’Albert Montassier, notaire à Courlon, est né le 27 juin 1880. En 1885, les Montassier s’installent à Pont-sur-Yonne avec Henri, alors âgé de cinq ans : mais bientôt la famille s’agrandit avec la naissance d’un petit frère, Jean.
Le jeune Henri fréquente l’école communale pontoise puis est admis au lycée de Sens où il va se distinguer durant sa scolarité en obtenant de nombreux pris de dessin. A 18 ans, en 1898, il passe son baccalauréat en série lettres et philosophie. En dépit d’une sensibilité et d’un goût artistique grandissants, son père l’inscrit à la faculté de droit de Paris. Albert pense encore, à ce moment, que son fils lui succédera à la tête de l’étude avec une licence et un doctorat en poche…
Mais en 1900, Henri, jeune homme de 20 ans, découvre les plaisirs de la capitale et se sent plus attiré par les musées que par l’école de Droit. Muni d’une lettre de recommandation d’Eugène Petit, le maire de Pont, il passe l’examen d’entrée à la Banque de France en 1902, et se lie avec Luc Olivier Merson, un artiste de renom qui enseigne aux Beaux-Arts. Peu de temps après, Henri est admis à l’atelier du maître. En 1906, il finit par donner sa démission de la banque. Sans regret. Si ce n’est celui de voir les espoirs de son père s’envoler à jamais. Il ne sera pas notaire à Pont-sur-Yonne.
Durant la Grande guerre, il apporte son soutien aux combattants par des contributions artistiques. En 1917, Henri Montassier rencontre Céline Rambach. C’est le coup de foudre. Ils se marient à Paris en février 1918. Le père de Céline croit beaucoup à la peinture de son gendre et aide le jeune couple à s’installer confortablement. Ce que Céline et Henri font en emménageant dans le XVIIe arrondissement de Paris, dans un appartement comprenant un bel atelier.
Peintre et illustrateur reconnu, il participe à de nombreux salons : Salon des Artistes français (médaille d’or et d’argent), Salon d’Automne (vice-président), Salon des Indépendants… Il expose en province mais aussi à Londres, Munich, Genève, Bruxelles, aux États-Unis et au Japon. Chevalier de la Légion d’honneur en 1932, il obtient le Prix Heiner en 1937, récompensant un artiste français, peintre de figures ; diplôme d’honneur à l’Exposition internationale la même année. Entre 1920 et 1940, Henri Montassier travaille beaucoup. Il exécute ses grands tableaux, des nus, des portraits, des paysages… Ses toiles sont très souvent achetées par l’État au cours de diverses expositions. Il travaille pour L’Illustration (1927, 1929, 1935 notamment) et illustre des œuvres littéraires dont une très belle édition du « Mariage de Figaro » de Beaumarchais (1928). Durant cette période de l’entre deux-guerres, Henri Montassier voyage beaucoup, en France, mais aussi en Italie, en Tunisie… Il rapporte de ses voyages de nombreux paysages que l’on retrouve aujourd’hui au gré des ventes aux enchères.
C’est dans une maison du Gers achetée quelques années auparavant qu’il se réfugie avec sa femme Céline durant la Seconde Guerre mondiale. Tout en continuant à peindre, il fait œuvre littéraire en tenant un journal où apparaissent mêlés, ses souvenirs, ses interrogations sur l’art et sur son art, son désarroi face à l’occupation et ses conséquences sur sa famille, sa crainte devant les progrès de son mal, sa tendresse pour son épouse Céline qui se conduit en compagne et infirmière aimante. Henri Montassier décèdera en 1946 à Paris à l’âge de 66 ans.